Jour 17 visite Bucarest

 



À 20 h le train pour Bucarest entre en gare et comme le chef de convoi descend à ma hauteur je me présente avec mon vélo. Il m’envoie au tout premier wagon derrière la motrice d’un autre âge. Je cale mon compagnon contre la porte qui effectivement ne peut pas s’ouvrir et m’installe juste en face. 



Nous sommes deux dans la voiture. Le tortillard s’élance et je comprends qu’on est en altitude et qu’il ne peut prendre de vitesse. Le paysage est sublime et je prends quelques photos. 





En suivant sur plan je vois qu’on va vers le Nord, et effectivement on va faire halte à Campulung la ville dont je suis parti ce matin.

Le contrôleur vient me voir et me facture 26 lei pour mon vélo, un peu plus de 5€.

La pluie s’invite à la partie, me confortant dans ma décision d’arrêter là le périple.

Je ne sais pas si vous avez déjà passé une nuit dans un train sans confort mais c’est une mission. Il est impossible de trouver une position qui permette de dormir vraiment mais on finit quand même par sombrer. Vers cinq heures et demie, le jour s’est levé et le paysage est nettement moins luxuriant que la veille. Le vieux tortillard s’arrête désormais pour charger des gens qui vont certainement bosser vu la tête qu’ils font. Les toilettes sont inutilisables. On est en approche de la capitale et c’est tant mieux, je rêve d’un café et que la torture finisse. Je crois avoir déjà évoqué ma méthode infaillible lorsqu’un voyage est pénible , j’ai une pensée pour ce qu’enduraient les malheureux qu’on convoyait vers les camps et je cesse aussitôt de pleurnicher.

Le contrôleur vient s’asseoir et je lui demande si on est à l’heure, ben non, on a vingt minutes de retard. C’est un exploit vu la lenteur de cette antiquité, les usagers de la SNCF devraient essayer de voyager ailleurs qu’en France, ça les ferait relativiser. Ceci est valable dans tellement d’autres domaines. Sortir de l’hexagone le fait voir sous un autre jour. Je ne suis pas prêt d’oublier ce soldat qui attendait le bus un beau matin de juin à Chernivtsi.



On arrive enfin en gare de Bucarest .

Emmanuel, un jeune homme qui travaille pour Mati, l’ami de Laurent mon beau-frère, m’attend comme prévu et nous chargeons mon vélo dans sa voiture. Je suis immédiatement effrayé par l’immensité de cette ville.

Wikipédia :

Bucarest 1,723 million d’habitants 

Paris 2,103 millions

Il me conduit à un immeuble dont ils sont propriétaires, au 4ieme, ils ont mis à ma disposition un appart qui doit être vacant et à terminer.

I’m starving! Lui dis je et il m’emmène  à l’hôtel voisin le Caro, un complexe gigantesque où nous négocions un petit déjeuner. Je me régale et je me sens tout de suite mieux!

De retour à l’appartement je peux enfin prendre la douche dont j’ai rêvé toute la nuit. J’essaie ensuite de dormir un peu mais ça n’est pas la bonne heure pour une sieste.

Vers midi, nous nous retrouvons à son bureau au rdc et il m’a obtenu un siège et une place pour mon vélo auprès d’une agence de voyage dont il connaît le directeur. Je décollerai samedi soir à 22h25 pour arriver à Budapest à 22h55 (décalage horaire). C’est pas l’idéal mais c’est le seul vol direct abordable.

Puis nous partons chez un vélociste de la zone, magnifique boutique axée triathlon. Je négocie à 150lei (30€) l’emballage en carton de mon vélo et de mes affaires qui ne me seront plus utiles en avion, et nous partons déjeuner dans un endroit superbe près du fameux lac de Bucarest.





Après déjeuner nous partons en visite avec sa voiture et je suis assez sous le charme de cette ville qu’on m’avait dit laide. Je lui trouve quelques côtés parisiens.










Il me montre le balcon où Ceausescu avait une dernière fois essayé d’haranguer la foule avant d’être renversé, condamné, puis exécuté avec sa femme. Je me souviens parfaitement de cette scène aux actualités.




Nous traversons le centre-ville et allons à l’agence de voyage afin que je puisse régler mon vol. C’est dans un quartier très charmant, et nous installons ensuite à une terrasse. 



Puis nous allons chercher mon vélo emballé et nous retrouvons dans les embouteillages de fin d’après-midi d’une grande ville.

De retour à l’appart’, je vais pouvoir publier les photos à finaliser mon blog .

Commentaires

L’Albert a dit…
Quel contraste ! Rouler sur des routes et pistes sans croiser âmes qui vivent et se retrouver dans une capitale du jour au lendemain (et sans transition). Je ne pense pas avoir imaginé visiter cette ville un jour. En regardant tes photos, pourquoi pas …?.
coco a dit…
te voila loin des petits chemins. Quelques photos rappellent les années sous le communisme.
BRAVO
Et je suis de l avis des amateurs de ton écriture agréables a lire , ajoute moi a liste des impatients du roman a venir

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