Jour 12 Chernivtsi







Ce matin, départ tranquille, mais je sais que je vais croiser des routes en mauvais état et des passages Gravel. Je traverse d’abord une zone avec de très jolies maisons. 




Ce coin doit être privilégié puis ça se gâte franchement. Je me retrouve sur un chemin de terre où je serais mieux en moto tout-terrain, ou même en VTT. Puis je parviens dans une zone déserte et très dépaysante. Le GPS m’envoie dans les champs et raisonnablement je reprogramme une direction suivant des routes que j’avais peur, initialement, qu’elles soient trop fréquentées. En fait il y a très peu de circulation, mais ces routes sont totalement défoncées. 








Comme cela n’est pas très plaisant, je cible une ville où il y a une gare et projette de faire une séance Philippe Gougler, un autre de mes mentors. Parvenu à cette gare, je découvre qu’il n’y a pas de train pour Chernivtsi. 



Qu’à cela ne tienne. Il y a plus loin une ville plus importante où je pourrai certainement monter dans un train et ainsi découvrir les RER  ukrainiens. Malheureusement, c’est encore une gare fantôme et je reprends la route, je vais beaucoup subir pour rejoindre ma ville étape il fait une chaleur de bête, je m’arrête souvent pour boire des boissons fraîches et remplir mon Camel. je sais que la ville se situe sur une colline et que je vais avoir une grimpette sévère pour finir. pour ajouter au plaisir, le revêtement est pavé à l’ancienne et en très mauvais état. Je roule mieux sur les trottoirs, je parviens à mon adresse du soir c’est un immeuble qui a été totalement aménagé avec des appartements style loft et c’est magnifique. Bon le mien est au troisième étage et j’ai la tête qui tourne quand j’arrive sur place. La personne qui m’accueille est très sympathique et enfin! quelqu’un qui parle anglais on enferme mon vélo au garage et comme je lui parle de mon problème de linge sale, elle me propose de s’en occuper, je lui remplis ainsi un panier et c’est pour moi un souci de moins. Après la douche je pars en vadrouille, je sais que dans ce genre de ville, en cherchant bien, on finit toujours par trouver un endroit branché. Il me faut quand même un peu de temps, je me perds un peu dans ces rues bordées d’immeubles austères 





et je dois avaler quelque chose d’urgence car je ne me sens pas bien. Cette ville semble sortie tout droit de l’époque URSS. Par contre il y a une université qui fait penser à une que j’ai vue près de Washington, toute en briques rouges.




Je le trouve cet endroit branché un bar Resto sur plusieurs étages, magnifique et envahi de jeunes endimanchés. Je vais à l’étage, on m’installe, il y a un disc-jokey et la musique est à fond, mais plutôt pas mal. Je me régale d’un filet de bœuf en sauce et de French fries. En attendant d’être servi, j’attaque mon blog, en essayant de ne pas être perturbé par la tablée à côté  de moi moyenne d’âge, 25 ans, tous probablement concernés par la guerre en cours. En dînant, je les observe, les mecs d’un côté qui picolent et qui dansent, et les filles de l’autre, absorbées par Facebook ou Instagram. Il y a deux petits, dont un de l’âge de mon petit-fils. Et ça me met un coup de blues.

Quand j’étais entré dans cette immense Resto j’avais avisé une grande ukrainienne qui posait pour des photos et lui avait demandé en anglais s’il s’agissait d’une soirée privée. Elle m’avait répondu non et indiqué l’étage où je pouvais m’installer. Comme désormais elle est à la table à côté et que je sais qu’elle parle anglais, je finis par l’interpeller et lui demander si elle est seule à parler cette langue. Elle me répond évasivement et ça provoque une discussion à la table. Je suis brusquement un peu tendu ne connaissant pas les traditions ukrainiennes. J’espère ne pas me faire casser la gueule. Quelques minutes se passent et trois des garçons viennent vers moi et m’invitent à me joindre à eux. Quand je leurs dis que je suis français et que je suis venu depuis Budapest à vélo je deviens soudainement leur héros. 




Évidemment, je ne peux éviter les chots de vodka, c’est l’anniversaire d’une des jeunes femmes qui est là. Nous faisons connaissance échangeons nos Facebook, le mari de la blonde à qui j’ai parlé en premier, m’explique qu’ils vont partir à Dubaï et me montre les photos de la maison de sa mère totalement ravagée par une attaque russe à Kiev. Je pense que sa femme est influenceuse et s’ils peuvent se permettre d’aller à Dubaï c’est qu’ils en ont les moyens. Il me propose de me faire visiter la ville le lendemain ainsi que, si j’ai bien compris, ses cultures. En bon gentleman français je commande une bouteille de champagne et on trinque une fois de plus. Nous échangeons encore, beaucoup avec Google translate car son anglais n’est pas fameux. je finis par expliquer que je suis très fatigué et que je dois aller me coucher. Nous nous disputons quand au règlement de la bouteille de champagne, il me dit qu’il serait très offensé si je la réglais, je salue tout le monde et quand je vais pour payer mon addition, mon repas a été pris en charge également. Je retourne pour protester, mais comprends rapidement que c’est en vain. 

Retour à mon logis.

Commentaires

L’Albert a dit…
De la piste Gravel désagréable à la soirée conviviale impromptue …j’adore le récit. Bobo la tête ? 😉😘
Regniotte a dit…
Pfff, je viens de tout lire…
Passionnant mon pote …je t’imagine au fin fond des Carpates avec bcp de kilomètres ds les jambes.
Mais tu m’impressionnes.…je sais que tu es prudent, prends soin de toi
Bises
Vévé a dit…
Salut Mr. L’aventurier,
Pour ma part, nous sommes dimanche et je me lève sous des trombes d’eau, j’ouvre ton blogue et constate que ton aventure continue de plus belle et tes rencontres m’ont l’air sympathique. J’en profite pour jeter un œil sur la météo qui t’accompagne et découvre que celle ci n’est pas la même que dans nos contrées… Belle journée à toi sous le soleil Ukrainien et attention quand même aux rencontres alcoolisées, eux sont des professionnels !! 😂😂
Bises 🥂
Christine a dit…
Quelle chouette expérience ! Décidément tu nous épates chaque année 👍. Bises et bonne continuation 😽
Max a dit…
Je viens de rattraper mon retard et de lire ton blog ! Cela ne manque pas de piquant et d’imprévus ! L’aventure que tu recherche !! Bravo et courage. Je suis impressionné par ta capacité à te balader seul en terres inconnues ! Chapeau ! Je n’ai pas besoin de te dire que les filles s’ éclatent en Corse avec une météo idéale. Pas comme à Nancy où c’est grave pourri !
À bientôt le Bouille ! Bravo encore !
La bise ! Max
Lolie a dit…
La journée qui démarre mal et qui finit bien, c'est l'aventure!! Le petit de l'âge de Sacha était un petit signe pour te rappeler qu'il est bientôt l'heure de rentrer <3

Posts les plus consultés de ce blog

Jour 11

Jour 9 repos