Jour 5 descente vers la Roumanie
Ce matin aucun commentaire sur mon blog. C’est vrai qu’une bêtise pareille ça laisse sans voix!
J’en ai eu du mal à m’endormir.
Mais il m’est venu à l’esprit que ce sont les mésaventures, lors d’un périple, dont on se souvient le plus et celle-là elle sera bien classée au tableau des galères.
Pour vous situer le tableau, la journée avait été assez pénible alignant pour la quatrième fois de suite, plus d’une centaine de kilomètres, et avec un vent assez soutenu. Certes, il y avait eu de jolis passages sur les voies vertes. Mais aussi de gros bouts droits sur les routes un peu fréquentées. J’avais plusieurs fois envisagé de ne pas aller au bout de la journée. Si j’étais passé devant un bel hôtel ou une gare qui me menait à l’arrivée, j’aurais craqué. Et cette putain de frontière ou seuls les piétons et les cyclistes peuvent passer, j’étais vachement fier d’y être parvenu.
Donc après d’inutiles palabres avec les douaniers, j’ai repris la route vers la ville la plus proche où il y avait 2 hôtels. En cours de route, je me suis arrêté dans un petit bar où la patronne parlait anglais. J’ai pu ravitailler car j’étais sec, mais il n’y avait aucune wi-fi. Arrivé à ce bled que vous pouvez situer sur une carte, nommé Velke Kapusani j’ai compris immédiatement que je n’y reviendrais pas passer mes vacances. Beaucoup d’immeubles abandonnés des façades délabrées peu de commerces, aucun resto avec une belle terrasse, un beau décor pour tourner un film des années 50 dans les pays de l’Est.
L’hôtel que l’on m’avait conseillé se situait peu après l’entrée. Il avait manifestement connu des jours meilleurs 30 ans auparavant. En terrasse, une famille de locaux plus proches des Roms que des suédois n’invitait pas à entrer mais je n’étais plus en état de faire la fine bouche. À l’intérieur, la patronne me loue une chambre pour 22 € et me fait ranger mon vélo dans la salle de restaurant immense et préparée pour un mariage. Je monte dans ma chambre très inquiet, mais finalement j’ai déjà connu pire en Lettonie et ailleurs. Bon, certes les draps ne semblent pas très propres, il est impossible d’occulter la chambre minuscule, le bloc WC semble prêt à basculer et les serviettes ne sentent pas très bon. Je prends ma douche, je range un peu mes affaires et décide de partir faire un tour, je fais 10 m et je passe devant un 1 beau Resto affichant penzio devant lequel une foule de gens endimanchée fume une cigarette. J’entre et comprends qu’il y a là un repas de fin d’année ou quelque chose comme ça, une cinquantaine de personnes est à table. Je me dis que je vais prendre une chambre là et aller rechercher mes affaires à côté. Le mec patibulaire derriere le bar douche mon espérance ils sont complets. Il accepte de me servir une bière, je meurs de soif. Et je reprends ma balade à travers ce bourg où le taux de suicide doit être élevé, c’est comme dans un cauchemar, les rues n’en finissent pas et il n’y a rien pour égayer la vie de ses habitants. je finis par suivre une pancarte indiquant une pizzeria et j’entre dans une arrière cour où je m’installe sur une table en bois massif une serveuse peu amène me fait comprendre qu’il faut aller chercher sa pizza directement au four et la payer là-bas, elle, se contentera de me servir une bière. Au moins il y a la wi-fi, ah oui je ne vous ai pas dit à l’hôtel la wi-fi ne fonctionne pas dans ma chambre, je parviens donc à échanger avec mes enfants et a commencer à échafauder un projet de parcours pour les jours à suivre.
De retour à l’hôtel, je découvre que dans le salon installé dans le dégagement devant les portes des chambres squatte la famille qui tout à l’heure était sur la terrasse. il y a du grand-père qui fume sans vergogne au nouveau-né qui braille à gorge déployée. Et là je me dis que ça ne va pas être gagné de s’endormir. puis je commence à penser que mon vélo simplement posé dans la salle de Restaurant avec tous ces gens qui se baladent, c’est peut-être pas très sérieux de le laisser là. Si demain il n’est plus là, je n’ai même pas eu une facture pour ma chambre, je n’aurai que les yeux pour pleurer. Je me rhabille et je descends le chercher. Un souci de moins.
Bon, j’aurai quand même énormément de mal à m’endormir, mais finirai quand même par bien me reposer.
Au matin à 8h, pensant qu’il y a du monde en bas et que je vais pouvoir boire un café, je constate qu’il n’en n’est rien et vais à la petite supérette en face, acheter un jus d’orange, un yaourt à boire et un croissant sous vide. Évidemment quand je reviens à l’hôtel, la porte d’entrée est fermée, personne ne répond à mes coups de sonnette, je fais le tour du bâtiment et peux rentrer par la porte de secours. Il est temps de me préparer et de quitter cet endroit paradisiaque.
La journée ne commence pas super, j’enroule pendant 20km sur une départementale sans intérêt et comme ce cinquième jour devait être de repos et visite, mon corps se sent un peu trahi. Puis je parviens à un bourg que je reconnais j’y étais passé hier et ça, c’est un peu déprimant.
Je m’installe à une station, bois un bon café et me connecte. Lulu est à la poste et me dit que je peux avoir mon passeport mardi matin. Je choisis en vitesse une ville où je passerai d’ici là, un hôtel et hop, tout devrait rentrer dans l’ordre, il me restera 3 belles étapes de Transcarparthie à faire.
Je reprends la route et ça devient plutôt sympa, sinueux, vallonné et traversant des petits villages.
Les jambes reviennent, je me sens comme pour une sortie de samedi matin et justement, on est samedi matin.
Je fais halte à Kisvarda, à 25 bornes de mon arrivée, me sustente d’une salade Cesar et d’une binouse. Attention, dans ces régions une bière normale fait 50cl, mieux vaut préciser quand tu veux un demi.
Je termine ma balade plutôt agréable et parviens à l’hôtel Hunor à Vasarosnameny qui va me changer du bouge d’hier.
Commentaires
Ce changement de programme t apportera de bonnes surprises je suis sure
On t’embrasse
Merde, personne ne veut plaindre, car il faut quand même être con pour partir sans son passeport 😂😂 Après cette belle journée de rencontre qui donne envie de te rejoindre, je te souhaite une belle nuit et des cuisses toutes neuves pour demain.
Bises et si tu fais encore des conneries, tu seras encore une fois mis en touche !!🤭😘😘
Une vanne qui m’est venue en regardant tes photos depuis le départ : tu ne vas progresser dans les épingles 🤭
Retapes toi et zou…😘