Bouille On the road again

  Belle matinée roulante sans soleil ni vent, juste un petit grain à 25 km de l’arrivée. Puis gros vent de face. Comme quoi il faut toujours partir le plus tôt possible, les vents dominants ne se renforcent que vers 11 heures. Paysages sans grand  intérêt excepté à l’arrivée sur Vukovar au bord du Danube. Cette ville martyre est un mélange d’immeubles laissés à l’abandon, avec leurs cicatrices de balles à gros calibre et de nouvelles constructions modernes. Le Danube charrie de gros bateaux de touristes qui visitent ce site au passé douloureux. Ici la connerie humaine a frappé au nez et à la barbe des casques bleus.

Faut que je décrive mon bivouac d’hier! En fait de chambre d’hôte, j’avais à ma disposition un grand studio entier au fond d’un jardin immense et magnifique. Deux belles terrasses ombragées, barbecue et four à pain, un calme incroyable, petit dej à 7h30, des gens d’une réelle gentillesse et tout ça pour 40€! Je suis allé au Lidl du coin et me suis fait un plat de pâtes au jambon. Ici, c’est très sec, on pourrait leurs refiler un peu de la pluie qu’on a dans l’Est depuis 6 mois. Seule ombre au tableau, les crampes furieuses de cette nuit ont laissé des traces, j’avais les mollets douloureux ce matin.  Belle journée vent dans le dos, et même les parties Gravel étaient roulantes. J’ai fait ma pause du matin avec un vrai Bikepacker. Ce mec trimbale 50 kg de matos dont son chien. Un Espagnol qui ne rentre jamais à la maison. Étonnant. Il fait une cinquantaine de km par jour et campe. Ma façon de faire est bien plus bourgeoise! Aujourd’hui j’ai eu un peu chaud! J’ai donc souffert de long...

Enfin en route! Enfin sorti de cette période pénible qui précède le départ, qui mêle l’appréhension, le blues et l’impatience. Appréhension  Parce que je sais qu’il va y avoir des moments de lassitude, de questionnement et de souffrance. Blues Parce que je vais m’arracher de mon cocon familial, et m’isoler plusieurs semaines Impatience  De retrouver cette liberté chaque matin d’enfourcher mon Spé et pédaler vers des contrées inconnues, en suivant mon GPS, m’arrêtant quand ça me chante, d’entrer dans une épicerie d’un autre siècle, acheter une boisson à une mamie étonnée. De me régaler de paysages magnifiques, de méditer en pédalant, reconnaître les mêmes chants d’oiseaux que chez nous De me sentir au bout du monde De boire une bière méritée le soir en terrasse dans une ville que je n’aurais pas su situer sur une carte avant de préparer ce parcours Mais avant ça, il y a eu le voyage de dépose. Strasbourg-Budapest 14 h de bus, je sais, c’est de la gourmandise! Mais rien de tel q...

  A 3 semaines du départ, le moral n’est pas au beau fixe ! L’année dernière, je me plaignais d’un printemps venteux, que dire de celui de cette année ? Il est venteux et pluvieux ! Dur de trouver des journées de grandes sorties. Et, surtout (c’est peut-être lié), je souffre d’une sciatique féroce qui ne me lâche pas depuis 2 mois. J’ai déjà 2 osthéos, un scanner, un chiro, 3 semaines de cortisone, essayé 2 sortes d’anti-inflammatoires, et je vois un rhumato en urgence le 15 mai, ça va être chaud ! J’ai beau me dire qu’il faut accepter de vieillir, mon trip annuel est ce qui me motive à m’entraîner toute l’année et ne pas prendre le départ sera, quand ça arrivera, une grosse porte qui se fermera. Bon, histoire de forcer le destin, j’ai réservé mon Flixbus pour le 28 mai à 17h, départ de Strasbourg direction Budapest où je vais entreprendre mon périple 2024. Le trajet prévoit de descendre la Hongrie, le Kosovo et la Macédoine du Nord, puis de tracer plein Est ...